Claude PIN
CRDA
  • Informations
    • Nom : PIN
    • Prénom(s) : Claude
  • Etat civil
    • Date de naissance : 09/01/1904
    • Ville de naissance : Arles
    • Département de naissance : Bouches-du-Rhône
    • Pays de naissance : France
    • Profession avant guerre :
      - SNCF
      - Agent SNCF
    • Date de décès : 11/01/1945
    • Lieu de décès : Gusen (Autriche)
  • Arrestation et condamnation
    • Date d'arrestation : 06/06/1941
    • Lieu d'arrestation : Arles
    • Département d'arrestation : Bouches-du-Rhône
    • Motif(s) de condamnation :
      - Activité communiste
    • Parcours carcéral :
      - Avignon
      - Marseille
      - Toulon
      - Eysses
      - Compiègne
  • Eysses
    • Numéro d'écrou à Eysses : 2411
    • Motif de la levée d'écrou : Remis aux autorités allemandes
    • Date de la levée d'écrou : 30/05/1944
  • Déportation
    • Déporté
    • Lieu de départ : Compiègne
    • Date de départ : 18/06/1944
    • Parcours concentrationnaire :
      - Dachau
      - Gusen (Kdo Mauthausen)
    • Matricule : 73881
    • Situation en 1945 : Décédé
    • Date : 11/01/1945
    • Lieu : Güsen

Claude PIN

Par : Robert Mencherini

Né le 9 septembre 1904 à Arles (Bouches-du-Rhône), Claude Étienne Marius Pin est le fils d'Anne Turcat et de Jean Pin. Libéré du service militaire le 10 novembre 1925, il embauche au « chemin de fer », le 22 février 1926 et est affilié à la caisse de retraite le 1er mars 1927. Il se marie à Arles, le 6 octobre 1934, avec Émilienne Leperck. Au début de la Seconde Guerre mondiale, le couple habite chemin de la Fortune à Arles. Mobilisé de mai à juillet 1940, Claude Pin reprend ensuite son travail d’ouvrier ajusteur aux Ateliers SNCF de cette ville.

Les Ateliers ferroviaires SNCF d’Arles, ex-PLM, créés au XIXe siècle, ont vu leurs effectifs diminuer fortement dans les années 1930. En 1940, ils emploient toujours plusieurs centaines d’ouvriers (près de 600). Le Parti communiste s’y reconstitue rapidement. Le 6 juin 1941, la 9e brigade mobile de Marseille arrête Claude Pin et sept autres cheminots des ateliers d’Arles (Louis Deguilhem, Fernand Fournier, Charles Gardiol, Joseph Peloux, Adolphe Piche, Charles Raymond, Pierre Souchon) pour « menées antinationales » et distribution de tracts communistes. Comme ses camarades, Claude Pin est jugé, en juillet 1941, par le tribunal correctionnel de Tarascon (Bouches-du-Rhône), puis traduit devant le tribunal militaire de la XVe région à Marseille (Bouches-du-Rhône). Le 6 septembre 1941, celui-ci condamne les inculpés à des peines qui s’échelonnent de 20 ans de travaux forcés à 5 ans de prison, accompagnées d’amendes, de dégradation civique et d’interdictions de séjour.

Immédiatement révoqués de la SNCF, les huit cheminots sont incarcérés à Toulon (Var) - c’est le cas de Claude Pin - ou à la centrale de Nîmes (Gard). Sept d’entre eux, dont Claude Pin, sont transférés à la centrale d’Eysses, près de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne). Ils participent, dans cette prison, à l’organisation communiste clandestine et, le 19 février 1944, à une tentative d’évasion collective qui échoue. La répression est féroce. Cinquante détenus sont pris comme otages et douze d’entre eux sont fusillés, le 23 février 1944, après condamnation par une cour martiale. Le 30 mai 1944, plus de 1 100 détenus d’Eysses sont transférés à Compiègne (Oise).

Le 18 juin 1944, un transport de plus de 2 100 hommes est organisé à partir de Compiègne pour le KL de Dachau (Allemagne), composé, pour moitié d’anciens détenus d’Eysses. Parmi eux, Claude Pin et quatre des huit cheminots arlésiens. Le convoi arrive à Dachau le 20 juin 1944, en fin d’après-midi. Claude Pin, immatriculé 73 881, est transféré, le 18 août 1944, au KL de Mauthausen (Autriche) et affecté, le 13 décembre, au Kommando Gusen. Il y meurt le 11 janvier 1945.

Claude Pin a obtenu la mention « Mort pour la France ». Il figure sur la plaque commémorative des Ateliers d’Arles (déplacée à la gare d’Arles), avec Louis Deguilhem, Fernand Fournier, Pierre Souchon, sous l’inscription : « Morts en camp de concentration ». À Marseille, son nom est gravé sur la colonne octogonale dédiée aux 446 agents SNCF « des 8e arrondissements morts pour la France », érigée dans le square de la gare Saint-Charles.

Sources

  • Archives historiques de la SNCF : CXXIV.2. Agents déclarés décédés en Allemagne/ 0118LM0108 A à Q de Abonneau à Quinton
  • Centre de la Résistance et de la déportation du pays d’Arles (CRDA) :
  • Service historique de la Défense - DAVCC Caen : 21P 525 875

Bibliographie

- Dir. Thomas Fontaine, Les cheminots victimes de la répression - 1940-1945. Mémorial, coédition Perrin/SNCF, 2017 ;
- Marion Jeux (coord.), Résister en Pays d'Arles, 1944 - 2014, 70e anniversaire de la Libération, Arles, Actes Sud/Association du Musée de la Résistance et de la Déportation d'Arles et du Pays d'Arles, 2014 ;
- Nicolas Koukas, « La Résistance à Arles, 1940 - 1944 », mémoire de maîtrise, dir. R. Mencherini, Université d’Avignon, 1997 ;
- Robert Mencherini, Cheminots en Provence. Les années de guerre, 1939 - 1945, Marseille, éditions du CE Cheminots, 2012.