Louis DEGUILHEM
Association Eysses
  • Informations
    • Nom : DEGUILHEM
    • Prénom(s) : Louis
  • Etat civil
    • Date de naissance : 10/05/1904
    • Ville de naissance : Beaucaire
    • Département de naissance : Gard
    • Pays de naissance : France
    • Profession avant guerre :
      - Agent SNCF
      - SNCF
    • Date de décès : 06/02/1945
    • Lieu de décès : Dachau (Allemagne)
  • Arrestation et condamnation
    • Date d'arrestation : 7/6/1941
    • Lieu d'arrestation : Arles
    • Département d'arrestation : Bouches-du-Rhône
    • Juridiction de condamnation : Section spéciale - Tribunal militaire 15e DM (Marseille)
    • Date de condamnation : 06/09/1941
    • Motif(s) de condamnation :
      - Activité communiste
    • Peine infligée : Travaux forcés
    • Durée de la peine : 10 ans
    • Parcours carcéral :
      - Avignon
      - Marseille (Saint-Pierre)
      - Toulon
      - Eysses
      - Compiègne
  • Eysses
    • Date d'arrivée à Eysses : 15/10/1943
    • Numéro d'écrou à Eysses : 3440 (495)
    • Préau ou autre affectation :
      - Préau 2
    • Compagnie de combat : 2e Cie Prunières
    • Motif de la levée d'écrou : Remis aux autorités allemandes
    • Date de la levée d'écrou : 30/05/1944
    • Durée de détention : 0 an(s), 7 mois, 15 jour(s)
  • Déportation
    • Déporté
    • Lieu de départ : Compiègne
    • Date de départ : 18/06/1944
    • Parcours concentrationnaire :
      - Dachau
    • Matricule : 73325
    • Situation en 1945 : Décédé
    • Date : 06/02/1945
    • Lieu : Dachau
  • Reconnaissance
    • Mort pour la France

Louis DEGUILHEM

Par : André Francisco, Robert Mencherini

Louis Paul Deguilhem naît en 1904 à Beaucaire (Gard). Son père Désiré est marbrier. Le 22 janvier 1927 lorsqu'il épouse Jeanne Lombard à Oullins (Rhône) il est électricien et habite rue de la Sarra dans cette cité. En 1928 naît leur fille Josette. À la déclaration de guerre Louis et sa famille habitent impasse Lamartine en Arles, il est ouvrier cheminot aux Ateliers SNCF et c'est là qu'il a eu son affectation à la déclaration de guerre.
Ces ateliers sont un lieu important de résistance ouvrière ; Le 6 juin 1941, Louis Deguilhem et sept autres cheminots des ateliers d’Arles (Fernand Fournier, Charles Gardiol, Joseph Peloux, Adolphe Piche, Claude Pin, Charles Raymond, Pierre Souchon) sont arrêtés par la 9e brigade mobile de Marseille pour « menées antinationales » et distribution des journaux l'Humanité, la Vie Ouvrière et de tracts communistes.

Interrogé au tribunal correctionnel de Tarascon, il est incarcéré à Avignon puis transféré le 22 août 1941 à la prison Saint-Pierre de Marseille. Traduit avec ses camarades le 6 septembre 1941, devant la section spéciale du Tribunal militaire de la XVe région, il est condamné à dix ans de travaux forcés, peine qui sera commuée en mai 1944 en cinq ans de prison. Son parcours carcéral se poursuit à Marseille jusqu'au 18 octobre 1941 puis à Toulon jusqu'au 11 novembre 1943, date de son transfert à la centrale d’Eysses où il est enregistré avec le n° d'écrou 495 et affecté au préau 1, jusqu'à la correction de son dossier due à la commutation de peine, 5 ans de prison (décret du 5 mai 1944). Sous le nouveau numéro d'écrou 3440, il est effacté au préau 2.

De novembre 1943 à mai 1944, il participe à l’organisation communiste clandestine. Chacun est tenu de se cultiver, de participer à des conférences et s’emploie à des activités diverses. Paul Deguilhem rédige des poèmes et une pièce de théâtre, jouée par les détenus le 11 novembre 1943, effectue des peintures sur bois (dont celle d’une Arlésienne) et écrit les paroles de « Debout », chant des patriotes emprisonnés à Eysses.

Après l'échec de la tentative d’évasion collective qui entraîne une répression féroce, il est remis aux autorités allemandes le 30 mai 1944 avec les patriotes détenus Eysses. Transféré à Compiègne, il est déporté au camp de Dachau le 18 juin 1944 où le matricule 73 325 lui est attribué, affecté au Block 4. Selon le témoignage de Louis Auguste, cheminot communiste et responsable CGT à Marseille, également déporté à Dachau, Paul Deguilhem est affecté au travail en usine. Tombé malade en décembre 1944, il entre à l’infirmerie du camp où, en dépit des soins de Louis Auguste, il meurt le 6 février 1945.

La mention Mort pour la France inscrite sur son acte de décès le 10 mai 1947.

Sources

  • Service historique de la Défense - Vincennes : 16 P 165 784
  • Service historique de la Défense - DAVCC Caen : 21 P 114 530 ; 21 P 441 638
  • Archives départementales du Lot-et-Garonne : 940W115
  • Archives historiques de la SNCF : CXXIV.2. Agents déclarés décédés en Allemagne/ 0118LM0108 A à Q de Abonneau à Quinton
  • Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne : fonds Eysses
  • Centre de la Résistance et de la déportation du pays d’Arles (CRDA) :
  • Association nationale pour la mémoire des résistants emprisonnés à Eysses :

Bibliographie

- Thomas Fontaine (dir.), Les cheminots victimes de la répression - 1940-1945. Mémorial, coédition Perrin/SNCF, 2017
- Marion Jeux (coord.), Résister en Pays d'Arles, 1944 - 2014, 70e anniversaire de la Libération, Arles, Actes Sud/Association du Musée de la Résistance et de la Déportation d'Arles et du Pays d'Arles, 2014
- Nicolas Koukas, « La Résistance à Arles, 1940-1944 », mémoire de maîtrise, dir. R. Mencherini, Université d’Avignon, 1997
- Amicale des Anciens d’Eysses, Eysses contre Vichy, 1940…, Paris, éd. Tirésias - Michel Reynaud, 1992
-Robert Mencherini, Cheminots en Provence. Les années de guerre, 1939-1945, Marseille, éditions du CE Cheminots, 2012

Album photos