François BERNARD
Archives familiales
  • Informations
    • Nom : BERNARD
    • Prénom(s) : François
  • Etat civil
    • Date de naissance : 20/10/1886
    • Ville de naissance : Carpentras
    • Département de naissance : Vaucluse
    • Pays de naissance : France
    • Profession avant guerre :
      - Ajusteur tourneur mécanicien
    • Date de décès : 16/12/1954
    • Lieu de décès : Carpentras (Vaucluse)
  • Arrestation et condamnation
    • Date d'arrestation : 4/5/1941
    • Lieu d'arrestation : Carpentras
    • Département d'arrestation : Vaucluse
    • Juridiction de condamnation : Section spéciale - Tribunal militaire 15e DM (Marseille)
    • Date de condamnation : 25/09/1941
    • Motif(s) de condamnation :
      - Activité communiste
    • Peine infligée : Prison
    • Durée de la peine : 5 ans
    • Parcours carcéral :
      - Avignon
      - Marseille (Saint-Nicolas)
      - Nîmes
      - Eysses
      - Compiègne
  • Eysses
    • Date d'arrivée à Eysses : 15/10/1943
    • Numéro d'écrou à Eysses : 2473
    • Motif de la levée d'écrou : Remis aux autorités allemandes
    • Date de la levée d'écrou : 30/05/1944
    • Durée de détention : 0 an(s), 7 mois, 15 jour(s)
  • Déportation
    • Déporté
    • Lieu de départ : Compiègne
    • Date de départ : 18/06/1944
    • Parcours concentrationnaire :
      - Dachau
    • Matricule : 73083
    • Situation en 1945 : Libéré
    • Date : 29/04/1945
    • Lieu : Dachau
    • Date de rapatriement : 06/06/1945

François BERNARD

Par : Eric Bernard

François Bernard est né le 20 octobre 1886 à Carpentras dans le Vaucluse, d’un père maréchal-ferrant, Mathieu Bernard et de Delphine Céline Vian, sans profession. Après ses études primaires, il se destine à la mécanique automobile, ce qui lui vaut durant la Première Guerre mondiale d’être détaché aux forges nationales de la Chaussade à Guérigny, dans la Nièvre.

Démobilisé en avril 1919, il retrouve son emploi de mécanicien dans une société de transport en commun de Carpentras. Acquis aux idées communistes, il intègre la cellule de Carpentras et assure en 1922 les fonctions de trésorier fédéral. Il se présente sur la liste communiste aux élections municipales du 5 mai 1935 à Carpentras et à celles d’octobre 1937 du conseil d’arrondissement, mais n’est pas élu.

Outre son activité de mécanicien qu’il exerce au sein de son propre garage créé en 1931 avec un associé, François Bernard s’implique dans la vie associative sportive locale. Il est membre sociétaire en 1935 de l’Auto-Moto-Club carpentrassien et vice-président en 1937 de la société de gymnastique L’Aurore carpentrassienne de Carpentras, dont il est membre depuis 1930.

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, François Bernard décide de poursuivre son activité au sein du Parti communiste clandestin. Le 4 mai 1941, il est arrêté par la police française et est écroué le 5 mai à la maison d’arrêt d’Avignon. Avec 13 autres membres de son groupe (1), il est accusé d’avoir, à Avignon et dans la région vauclusienne, fait circuler, distribué et stocké des tracts et du matériel de diffusion de « propagande communiste ». Les 24 et 25 septembre 1941, il est traduit devant le tribunal militaire permanent de la 15e division militaire qui siège au fort Saint-Nicolas à Marseille. Il est condamné à cinq ans d’emprisonnement, 2 000 francs d’amende et cinq ans d’interdiction de ses droits civils, civiques et de famille.

Après quelques semaines de détention à la prison Saint-Pierre de Marseille à l’automne 1941 et deux années passées à la maison centrale de Nîmes depuis le 15 novembre 1941, il est transféré à la maison centrale d’Eysses le 15 octobre 1943. Il est affecté au préau 2 sous le numéro d’écrou 2473. Considéré comme ayant une « moralité douteuse » par l’administration pénitentiaire, une libération conditionnelle lui est refusée aux motifs suivants : « Bernard, non seulement ne renie pas ses idées politiques, mais s’en fait une gloire. » Par erreur, il est déclaré mort le 24 février 1944, à la place du colonel Fernand Bernard, commandant militaire de l’insurrection d’Eysses.

Le 30 mai 1944, il est remis avec tous les prisonniers d’Eysses, à la division SS Das Reich pour être envoyé au camp de Compiègne-Royallieu où il arrive le 3 juin 1944. Il est déporté à Dachau le 20 juin 1944 où il est affecté au bloc 30 (le bloc des vieillards et des invalides) sous la matricule 73083. Atteint du typhus, il est soigné par le docteur André Ragot au bloc 15 (Revier) en février et mars 1945. Libéré le 29 avril 1945, il ne quittera Dachau que le 19 mai pour un séjour sur l’île de Reichenau. Passé par le centre de rapatriement de Mulhouse, il retrouve sa famille à Carpentras le 2 juin 1945.

Malgré un état de santé très fragile, il poursuit une activité politique et adhère au mouvement de la Libre pensée. Il se présente aux élections au Conseil de la République du 24 novembre 1946 et aux élections municipales du 19 octobre 1947. Il n’est pas élu. Reconnu seulement comme déporté politique par décision ministérielle du 26 février 1954, il n’obtient pas le titre de déporté résistant malgré ses nombreuses démarches et la reconnaissance en 1952 de son appartenance au bataillon FFI de la centrale d’Eysses.

François Bernard décède le 16 décembre 1954 à Carpentras à l’âge de 68 ans.


(1) Dont certains seront internés avec lui à la centrale d’Eysses. Ce sont Edmond Bastidon, René Bianco, Fernand Melve, Fernand Paget, Jean Porte et Joseph Tamaillon.

Sources

  • Service historique de la Défense - DAVCC Caen : AC 21P 625491
  • Service historique de la Défense - Vincennes : GR 16P 51075
  • Archives départementales du Vaucluse : 1660 W 38
  • Archives départementales du Lot-et-Garonne : 940W14 ; 940W54
  • DCAJM - Le Blanc : Dossier relatif au procès de François Bernard des 24 et 25 septembre 1941
  • Arolsen Archives :
  • Centre d’études Edmond Michelet (Brive-la-Gaillarde) :
  • Archives privées :

Album photos