Amador ALVAREZ FERNANDEZ
  • Informations
    • Nom : ALVAREZ FERNANDEZ
    • Prénom(s) : Amador
  • Etat civil
    • Date de naissance : 20/12/1920
    • Ville de naissance : Sama de Langreo
    • Pays de naissance : Espagne
    • Profession avant guerre :
      - mineur
    • Date de décès : 11/08/1993
    • Lieu de décès : Montpellier (Hérault)
  • Résistance
    • Organisation(s) de résistance :
      - Front national
      - FTP
    • Pseudonyme : Max
    • Date d'engagement : 1/6/1941
    • Département(s) de résistance : Gard
  • Arrestation et condamnation
    • Date d'arrestation : 8/4/1943
    • Lieu d'arrestation : Alès
    • Département d'arrestation : Gard
    • Juridiction de condamnation : Section spéciale - Nîmes
    • Date de condamnation : 01/06/1943
    • Motif(s) de condamnation :
      - Activité communiste
      - détention d'arme
    • Peine infligée : Travaux forcés
    • Durée de la peine : 20 ans
    • Parcours carcéral :
      - Alès (fort Vauban)
      - Nîmes (maison d'arrêt)
      - Nîmes (maison centrale)
      - Eysses
      - Compiègne
  • Eysses
    • Date d'arrivée à Eysses : 16/10/1943
    • Numéro d'écrou à Eysses : 610
    • Motif de la levée d'écrou : Remis aux autorités allemandes
    • Date de la levée d'écrou : 30/05/1944
    • Durée de détention : 0 an(s), 7 mois, 14 jour(s)
  • Déportation
    • Déporté
    • Lieu de départ : Compiègne
    • Date de départ : 18/06/1944
    • Parcours concentrationnaire :
      - Dachau
      - Allach (Kdo Dachau)
    • Matricule : 73008
    • Situation en 1945 : Libéré
    • Date : 30/04/1945
    • Lieu : Allach
    • Date de rapatriement : 01/06/1945
    • Centre de rapatriement : Mulhouse
  • Reconnaissance
    • Statut : Déporté résistant

Amador ALVAREZ FERNANDEZ

Par : Monique Vézilier

Amador Alvarez naît en décembre 1920 à Sama de Langréo (Espagne). Son père José Amador, mineur dans les Asturies, syndicaliste très engagé et sa mère Natividad Fernandez émigrent en France en 1928 avec cinq enfants. Quand la guerre civile éclate en Espagne José Amador rejoint l’Armée républicaine, il est tué à la bataille de Santa Quiteria en avril 1937.

En 1939, Amador travaille aux mines de pyrite du Soulier à Saint-Martin-de-Valgalgues (Gard). Dès 1941, il rejoint le Front national de lutte pour l’indépendance de la France et les FTP le 1er janvier 1943. Diffusion de tracts communistes, coups de main pour récupérer des tickets de rationnement, vols d’explosifs dans les carrières (la mine étant trop surveillée) sont aux actifs de l’équipe qu’il forme notamment avec Michel Lascaridès, Alfred Rodriguez, Jean Mouratoff.

Le 8 avril 1943, la brigade de gendarmerie d’Alès arrête Lascaridès et deux des frères Alvarez, Amador et Angel ; le reste de l’équipe connaîtra le même sort dix jours plus tard. Le domicile de la famille Alvarez au 40 rue Tisserie est perquisitionné : faux papiers et tracts sont découverts.

Du 13 avril au 28 mai, Amador est emprisonné à Alès au fort Vauban puis à la maison d’arrêt de Nîmes jusqu’au 28 juin. La section spéciale de la cour d’appel de Nîmes le condamne le 1er juin 1943 à vingt ans de travaux forcés pour activité communiste et port d’armes. Écroué à la centrale de Nîmes, il est transféré le 15 octobre à la centrale d’Eysses où il est enregistré sous le n° 610. Amador appartient au bataillon FFI de la prison et participe aux mutineries des 9, 10 et 11 décembre 1943 et du 19 et 20 février 1944.

Le 30 mai 1944, il est remis avec 1121 détenus aux autorités allemandes. Arrivé au camp de Compiègne le 2 juin, il est déporté le 18 juin à Dachau. À son arrivée il est affecté au Block 17, baraque 2 et le matricule 73 008 lui est attribué. Le 24 juin 1944, il est versé au Kommando d’Allach et employé à des travaux de terrassement pour pistes d’atterrissage.

« Jour mémorable que celui du 30 avril 1945. À 10h30, alors que j’étais encore dans le bloc, j’entends une rumeur confuse dans laquelle le cri “les voilà” dominait par intermittences. Je me précipite au dehors avec le reste des camarades et nous apercevons les soldats américains… ».

Dirigé sur Mulhouse, il est rapatrié le 23 juin 1945. De retour à Alès il reprend son métier de mineur aux mines du Soulier puis est embauché au puits Sainte-Marie à Rochebelle. Il continue de militer, s’investit dans le syndicalisme ouvrier et joue un rôle actif dans les mouvements sociaux des années 1947-1948, ce qui lui vaut une décision d’expulsion de France le 31 mai 1950 par arrêté du ministère de l’intérieur. Assigné à résidence en Corse, il ne rejoint pas ce département et fait l’objet de recherches. Il plonge dans la clandestinité et vit alors sous un nom d’emprunt. Il n’a jamais renié son engagement.

Il décède le 11 août 1993 à Montpellier.

Natividad Alvarez, sa mère est arrêtée en juillet 1943 et, Arlette sa jeune sœur, née en 1928, est arrêtée un an plus tard, toutes deux sont déportées à Ravensbrück. Ange Alvarez, né en 1926, évadé du commissariat d'Alès, arrêté en décembre 1943, s'évade du "train fantôme" le 3 juillet 1944 à Sainte-Bazeille (Lot-et-Garonne). Camélia, née en 1916, sa sœur aînée, est internée à Brens (Tarn), son mari Paul Planque arrêté en 1941 et condamné à vingt ans de travaux forcés, évadé de la prison de Saint-Etienne (Loire), est tué lors des combats de la libération à Decazeville (Aveyron). Sabino (1923) et Arthur Alvarez (1930) prennent eux aussi une part active dans la Résistance.  

Sources

  • Service historique de la Défense - DAVCC Caen : AC 21P 697 340
  • Archives départementales du Gard : 1 W 145
  • Arolsen Archives : dossiers 9 961 114, 128 643 809
  • Archives étrangères : registre civil de la commune de Quiros/Rano (Asturies-Espagne)