Jean VERNET
Association Eysses
  • Informations
    • Nom : VERNET
    • Prénom(s) : Jean
  • Etat civil
    • Date de naissance : 18/03/1904
    • Ville de naissance : Saint-Jean
    • Département de naissance : Hérault
    • Pays de naissance : France
    • Profession avant guerre :
      - berger
    • Date de décès : 29/07/1996
    • Lieu de décès : Nice (Alpes-Maritimes)
  • Arrestation et condamnation
    • Date d'arrestation : 8/11/1941
    • Lieu d'arrestation : Cannes
    • Département d'arrestation : Alpes-Maritimes
    • Motif(s) de condamnation :
      - Activité communiste
    • Parcours carcéral :
      - Grasse
      - Marseille (Saint-Nicolas)
      - Marseille (Saint-Charles)
      - Nîmes (maison centrale)
      - Eysses
      - Compiègne
  • Eysses
    • Numéro d'écrou à Eysses : 2501
    • Motif de la levée d'écrou : Remis aux autorités allemandes
    • Date de la levée d'écrou : 30/05/1944
  • Déportation
    • Déporté
    • Lieu de départ : Compiègne
    • Date de départ : 18/06/1944
    • Parcours concentrationnaire :
      - Dachau
      - Kempten (Kdo Dachau)
    • Matricule : 74080
    • Situation en 1945 : Libéré
    • Date : 28/04/1945
    • Lieu : Kempten

Jean VERNET

Par : Monique Vézilier

Jean-Baptiste Vernet naît le 18 mars 1904 à Saint-Jean-de-Fos (Hérault) dans une famille protestante. Son père, Henri, est médecin, sa mère, Marie-Alix, est originaire de Montpellier. Il a un frère cadet, Georges. Tous deux partagent avec leur père la passion des courses en montagne. Jean est aussi féru de musique, auteur et metteur en scène de cinéma. Il vit à Nice, au 1 boulevard Franck Pilatte (Alpes-Maritimes).       
En octobre 1934, Jean est candidat du PCF aux élections cantonales du canton de Roquebrune. Cette même année, il crée à Nice le club Ski et Montagne de la FSGT (Fédération Sportive et Gymnique du Travail). En 1935, il est à nouveau candidat sur la liste du PCF aux élections municipales de Nice (deux échecs).

Il est arrêté le 20 juin 1941 par les agents du commissariat spécial sur inculpation d’activité communiste et est condamné à trois mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Nice. Incarcéré à la maison cellulaire de Nice, il est libéré le 8 août, quitte Nice et part en montagne. Appelé pour être jugé de nouveau, il ne répond pas à la convocation. Il est finalement arrêté le 8 novembre 1941 lors d’un séjour à Cannes. Le 3 décembre 1941, le tribunal militaire de la 15e Division Militaire de Marseille le condamne à cinq ans de prison, à 500 francs d’amende et à 10 ans d’interdiction de droits civiques. Il est emprisonné successivement au fort Saint-Nicolas, à la prison Saint-Pierre, puis à la centrale de Nîmes sous le n° d’écrou 9786. Le 31 octobre 1942, avec l’autorisation du directeur de la centrale, il fait une requête auprès du greffier du tribunal militaire de Marseille pour que ses livres d’études, saisis lors de son arrestation, lui soient envoyés à la prison de Nîmes. Le 6 novembre suivant, il reçoit la notification de sa demande : « Possibilité de les faire retirer, mais le tribunal ne dispose pas de fonds pour cet envoi ». Lorsqu’il évoque ses souvenirs d’incarcération, Jean Vernet écrit : « Des souvenirs de Nîmes : il manquait un Gustave Doré pour dessiner le spectacle hallucinant des squelettes habillés, des peaux à poil sous la douche, le mouvement des sabots dans le défilé en ligne au pas dans la cour ».

Il est transféré, ainsi que son frère Georges, dans le convoi dit « Train de la Marseillaise » à la centrale d’Eysses le 16 octobre 1943 (écrou 2501). À son arrivée, il note l’amélioration des conditions de vie par rapport à la centrale de Nîmes : activités culturelles, instruction politique, chorale. D’abord dans le préau 2, il passe ensuite au préau 4. Le 9 décembre, il fait partie des détenus politiques qui s’opposent à la déportation des internés administratifs.

En mars 1948, il relatait son rôle lors du soulèvement du 19 février 1944 : « Le 19 février 1944, je suis resté assez longtemps dans la chapelle, attendant le fonctionnement régulier de mon groupe militaire. Ce n’est qu’à 21 ou 22 heures que, ayant vu Prunières*, je me suis rendu au poste de garde d’où, un bon moment après, Fontbonne* m’a envoyé prendre la garde à la porte sud (sur le préau) du couloir de communication entre le préau 2 et la grande allée. J’ai été relevé de cette garde vers 1 ou 2 heures du matin et suis retourné au poste de garde où je suis resté jusqu’à la fin. »

Le 30 mai 1944, les détenus sont remis par les autorités de Vichy à la division SS Das Reich pour être transférés au camp de Compiègne-Royallieu. Ils en repartent le 18 juin pour le camp de concentration de Dachau où ils arrivent le 20 juin. Le matricule 74 082 lui est attribué ; puis passé la période de quarantaine, il est dirigé sur Kempten, un Kommando extérieur de Dachau au sud-ouest de la Bavière. Les déportés travaillent pour l’avionneur Messerschmitt. Le 28 avril 1945, les déportés sont libérés par l’armée américaine. Il est rapatrié le 8 mai à Strasbourg avec un groupe de Français et arrive à Nice le 12 mai.

Après la Libération, il est responsable du journal communiste La Marseillaise. Il se marie à Nîmes le 25 avril 1947 avec Renée Monserry-Solé. Il reprend les ascensions et réalise de grandes premières. Lors d’un stage à l’Ailefroide dans le massif des Écrins, il retrouve un compagnon de déportation, Georges Charpak*. En 1954, il commence officiellement sa carrière de géologue. Engagé comme chercheur du Service de la carte géologique de la France, il devient, quelques années plus tard, chargé de recherches au CNRS. Spécialiste de l’Oisans, une région des Alpes françaises, il est l’auteur de différents ouvrages sur la montagne.

Le titre de déporté résistant lui est attribué le 13 janvier 1983. Jean Vernet décède à 92 ans à Nice le 29 juillet 1996.

Sources

  • Service historique de la Défense - DAVCC Caen : 21 P 687 792
  • Service historique de la Défense - Vincennes : 16 P 590 544
  • Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne : Fonds Eysses
  • Archives départementales du Lot-et-Garonne : 940 W 114