Né le 8 avril 1921 à Saint-Vigor-des-Monts (Manche), Léon Thomas est employé de commerce à Saint-Martin-des-Besaces (Calvados) jusqu’en janvier 1941, date à laquelle il franchit clandestinement la ligne de démarcation pour « fuir la botte nazie » selon ses propos. Engagé volontaire en janvier 1941, affecté à des compagnies du train à Marseille puis à Châteauroux, il est placé en congé d’armistice le 5 mars 1943. Il trouve alors un emploi à la distillerie du Berry à Montierchaume (Indre) puis à La Martinerie près de Châteauroux où il aide à trouver des planques aux jeunes réfractaires au STO.
En juillet 1943, il rejoint le maquis de Saint-Flovier (Indre-et-Loire) relevant de l’Armée secrète (AS). Il en devient l’un des responsables sous le pseudonyme de monsieur Joseph. Dans la nuit du 4 au 5 septembre 1943, les maquisards de Saint-Flovier attaquent le camp de Perrusson et s’emparent de matériel, vivres et habillement. L’alarme donnée, les gendarmes de Loches se lancent à la poursuite des maquisards. Seize maquisards sont finalement arrêtés à Saint-Senoch (Indre-et-Loire) ce 5 septembre 1943, dont Léon Thomas. Dans son édition du 8 septembre 1943, Le Progrès de Loches rend compte de « cette importante arrestation de terroristes en Indre-et-Loire ».
Incarcéré à la prison de Châteauroux le 8 septembre 1943 puis à celle de Limoges le 8 mars 1944 (écrou 671), Léon Thomas est condamné le 27 mars 1944 par la section spéciale de la cour d’appel de Limoges à cinq ans de réclusion pour une tentative d’évasion survenue le 27 décembre 1943. Le 1er avril 1944, il est transféré à la maison centrale d’Eysses (Lot-et-Garonne, mle 855). Le 4 mai, il est de retour à la prison de Limoges dans l’attente de son jugement qui est prononcé le 8 mai 1944 : dix ans de travaux forcés pour « vol qualifié, détention d’armes et association de malfaiteurs » qui s’ajoutent à la précédente condamnation. Le 13 mai 1944, il est à nouveau transféré à la centrale d’Eysses (mle 869).
Le 30 mai, près de 1 200 résistants détenus à Eysses sont livrés à la division SS Das Reich puis dirigés de la gare de Penne-d’Agenais au camp de Royallieu à Compiègne (mle 38 857). Comme la plupart des « Eyssois », Léon Thomas est déporté le 18 juin dans un convoi de plus de 2 100 hommes à destination de Dachau où il arrive deux jours plus tard (mle 74 046). Le 8 juillet 1944, il est affecté au Kommando d’Allach situé à quelques kilomètres du camp central. C’est à Allach qu’il est libéré le 30 avril 1945 par l’armée américaine ; il est rapatrié le 8 juillet 1945.
Léon Thomas est décédé le 12 janvier 1979 à Landelles-et-Coupigny (Calvados).