Damian RUIZ
Association Eysses
  • Informations
    • Nom : RUIZ
    • Prénom(s) : Damian
  • Etat civil
    • Date de naissance : 16/11/1924
    • Ville de naissance : Marseille
    • Département de naissance : Bouches-du-Rhône
    • Pays de naissance : France
    • Profession avant guerre :
      - cultivateur
    • Date de décès : 25/05/1993
    • Lieu de décès : Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne)
  • Arrestation et condamnation
    • Date d'arrestation : 10/2/1944
    • Lieu d'arrestation : Bagnol-sur-Cèze
    • Département d'arrestation : Gard
    • Parcours carcéral :
      - ?
      - Eysses
      - Compiègne
  • Eysses
    • Numéro d'écrou à Eysses : 3421
    • Motif de la levée d'écrou : Remis aux autorités allemandes
    • Date de la levée d'écrou : 30/05/1944
  • Déportation
    • Déporté
    • Lieu de départ : Compiègne
    • Date de départ : 18/06/1944
    • Parcours concentrationnaire :
      - Dachau
      - Allach (Kdo Dachau)
    • Matricule : 73976
    • Situation en 1945 : Libéré
    • Date : 30/04/1945
    • Lieu : Allach

Damian RUIZ

Par : Mireille Justamond, Valérie Frac, Patricia Franco

Né à Marseille le 16 novembre 1924, Damian Ruiz est issu d'une famille originaire de la province de Murcie, en Espagne, venue en France après la Première Guerre mondiale pour y travailler. Il est le benjamin d’une fratrie de six enfants. Installée dans le Gard dans les années 1930, la famille s’établit au domaine viticole du Haut-Castel à Bagnols-sur-Cèze, propriété de la famille Arène, où le père et le frère aîné, José, sont métayers. En 1938, Damian, passionné de sport et grand amateur de cyclisme — certains estiment qu’il avait le potentiel pour devenir professionnel — est lui aussi embauché par Augustin Arène.

En 1943, il entre en Résistance et rejoint le groupe du capitaine Jacques, nom de guerre de Louis Ferri, affilié aux Francs-Tireurs et Partisans Français (FTPF). Il prend part à des actions de sabotage contre les lignes de chemin de fer et les poteaux électriques afin de ralentir les convois allemands. Il participe également à la rédaction de tracts et aide les jeunes réfractaires au STO à rejoindre les maquis de la région.

Dans la nuit du 9 au 10 février 1944, il est arrêté sur dénonciation par la gendarmerie de Bagnols-sur-Cèze, en même temps que Louis Thomas et Josep Alabart Pascual, camarades du même groupe. Trois autres résistants étrangers, Vladimir Morozow (russe), Ladislas Kanik (polonais) et Wassili Wasilewiecz Linkow (russe), sont également arrêtés ce jour-là. Tous seront jugés le 14 avril 1944 par la section spéciale de la cour d'appel de Nîmes et condamnés à diverses peines. Ces jugements seront annulés par la même cour le 24 avril 1945. Le chef de groupe, Louis Ferri, parvient à prendre la fuite. Il sera, dans le même jugement, condamné à vingt ans de travaux forcés par défaut.
Damian Ruiz est reconnu coupable : « d’avoir, à Bagnols-sur-Cèze, en janvier 1944, frauduleusement soustrait une certaine quantité de papier au préjudice des établissements Alban-Broche ; d’avoir, à Bagnols-sur-Cèze et en divers lieux en 1944, détenu et transporté des tracts communistes en vue de leur distribution ; d’avoir commis ces infractions pénales pour favoriser le terrorisme, l’anarchie ou la subversion sociale ou nationale ». Il est condamné à trois ans d’emprisonnement.

Il est d’abord interné à la maison d’arrêt de Nîmes, puis transféré à la centrale d’Eysses, à Villeneuve-sur-Lot, le 3 mai 1944 (n° d’écrou 3421) et affecté au préau 1. Le 30 mai 1944, il est remis aux autorités allemandes et conduit au camp de Compiègne (n° d’écrou 39 780). Le 18 juin, il est déporté au camp de concentration de Dachau. Arrivé le 20 juin 1944, il reçoit le matricule 73 976. Après la période de quarantaine, il est transféré au kommando d’Allach, où il est affecté au Block 13. Les déportés y sont assignés à divers travaux : manufacture de porcelaine, production pour la firme BMW, puis chantiers de l’Organisation Todt. Damian Ruiz est libéré le 30 avril 1945 par l’armée américaine. Il est rapatrié le 30 mai 1945 via le centre de Mulhouse.

Il se confiera peu sur cette période, mais demeure toute sa vie porte-drapeau de la Fédération nationale des déportés, internés et patriotes, fidèle à son devoir de mémoire.

Il décède à Villeneuve-sur-Lot le 25 mai 1993, à l’âge de 69 ans.

Sources

  • Service historique de la Défense - Vincennes : 16P 527945
  • Service historique de la Défense - DAVCC Caen : 21P 625683
  • Archives départementales du Gard : séries W et U
  • Archives départementales du Lot-et-Garonne : 940W115
  • Archives privées : Témoignage de son fils Pierre Ruiz

Bibliographie

Article « Louis Ferri, un artisan de la Libération », Rhodanie n°96 (Pierre Menjaud)
Article « Damian Ruiz ce résistant de l'ombre rescapé de Dachau » Midi Libre du 10 juin 2014 ' (Jennifer Franco).