André Lalou est né le 23 novembre 1918 à Bourges (Cher). Il arrive à Amiens en 1930 où il exerce la profession de comptable. En juillet 1939, il adhère au Parti communiste et intègre la cellule Vorochilov avec Maurice Lemaire et Jean Petit.
En septembre 1940, il rejoint le Front national et l’organisation spéciale, suite logique de son engagement politique. Sa première réunion clandestine a lieu avec Jean Petit et Charles Lemaire fils au domicile de ce dernier. Ils commencent alors la distribution de tracts anti-allemands. En novembre 1940, le bureau de placement français l’envoie sur le terrain d’aviation de Poix (Somme). Il en profite pour coller, avec Lucien Delecueillerie et Alfred Leclercq, des papillons du Parti communiste dans les wagons du train les amenant sur leur lieu de travail imposé. Il est ensuite envoyé à Canaples (Somme) par les Allemands qui y construisent une base aérienne.
En avril 1941, André Lalou est nommé responsable départemental des Jeunesses communistes de la Somme. Il sillonne alors le département pour structurer des groupes de jeunes qui deviennent la base du Front patriotique de la jeunesse dont il devient le responsable départemental.
Il continue la fabrication et la diffusion de tracts et du journal l’Assaut (organe clandestin du Front patriotique de la jeunesse) et rejoint les FTPF en août 1941.
Outre ces actions de propagande, André Lalou prend part à de nombreux sabotages et attentats.
En août 1941, il participe à la destruction de la vitrine de la libraire allemande place René-Goblet à Amiens ; en septembre, en compagnie d’Émile Baheu, il coupe les fils téléphoniques reliant le terrain d’aviation de Glisy à l’état-major allemand situé à Amiens.
Il poursuit ses actions en 1942 : en septembre, il repère les lieux du parc à fourrage d’Amiens et transmet les renseignements qui permettent de l’incendier ; en novembre, il est chargé de transporter à Paris 28 000 tickets de ravitaillement dérobés à l’hôtel de ville d’Amiens ; en décembre, il prépare et participe à l’attentat contre la brasserie Le Royal, transformée en foyer du soldat.
Le 15 janvier 1943, il est arrêté par la 21e brigade de Saint-Quentin et condamné le 3 avril 1943 à quinze ans de travaux forcés par la section spéciale de la cour d’appel d’Amiens. Transféré à Eysses le 18 décembre 1943, il y participe à l’insurrection du 19 février 1944.
Le 30 mai 1943, il est transféré à Compiègne et déporté le 18 juin 1944 à Dachau, Kommando d’Allach.
Libéré en avril 1945, il est envoyé dans une maison de repos près du lac de Constance et regagne Amiens en juin.
Il reprend son activité militante et participe activement aux initiatives des associations de résistants et de déportés. Dès 1945, puis dans les années 1950, il rédige plusieurs articles, dans le Travailleur de la Somme, dans une chronique où il témoigne de son expérience résistante et de déporté. Son devoir de mémoire le conduit aussi à sillonner les établissements scolaires de la région pour témoigner auprès des jeunes.
À la mort de Jean Lautissier en 1986, André Lalou accède à la coprésidence de l’Amicale d’Eysses avec Claude Lévy remplacé par Fabien Lacombe à sa mort en mai 1990. F. Lacombe reste coprésident jusqu’à sa mort en décembre 1993. Dès 1993, André Lalou est l’unique président jusqu’à sa démission pour raison de santé en 2006. Pendant sa présidence est décidée l’inscription des cérémonies du souvenir de l’association au calendrier des manifestations de Villeneuve-sur-Lot afin de pérenniser l’Amicale après la disparition des résistants, et surtout Lalou fait inscrire le mur des fusillés à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Il devient président d’honneur de l’Amicale en 2006.
Médaillé de la Résistance française (décret du 15 juin 194) et titulaire de la croix de combattant volontaire de la Résistance, André Lalou est décédé le 11 décembre 2006 à Amiens.