Né à Marmande en 1923, il y exerce le métier de chapelier. Il fréquente les auberges de jeunesse où il est en contact avec de jeunes communistes. En février 1943, il intègre le groupe FTP de Marmande-Sainte-Bazeille, constitué par Étienne Dubrana, et rattaché au groupement départemental dirigé par Jean Pouzoulet. Chef d’un groupe de 15 personnes, il est chargé de recruter des réfractaires au STO, de distribuer des tracts antiallemands et de participer à des sabotages.
Après l’échec de l’attaque de la mairie d’Agen, début avril 1943, il est arrêté à son domicile marmandais par la 8e brigade de police de Toulouse, le 4 avril. Considéré comme « agent recruteur de la Résistance », il est condamné à deux ans de prison, le 25 juin 1943, par la section spéciale près la cour d’Agen pour « menées antinationales et distribution de tracts. »
Il est incarcéré à Agen, puis à Eysses (matricule 1 933) à partir du 26 juin 1943. Sous le pseudonyme de « Fayot », il reçoit et collecte les colis et les « gamelles » que les membres du réseau de solidarité extérieure envoient à la prison. Il est nommé le 25 décembre 1943 agent de liaison du commandant Fernand Bernard, responsable au sein de la centrale de la formation militaire qui sera dénommée bataillon d’Eysses. Il participe à la tentative d’évasion collective du 19 février 1944. « J’ai assuré la liaison entre Bernard, commandant en chef et les divers responsables militaires. »
Après l’échec de la révolte, il est livré comme la plupart des autres détenus aux Allemands, le 30 mai 1944, puis déporté le 18 juin au camp de Dachau (matricule 73 616). À partir du 1er juillet 1944, il est transféré à Allach, un des camps extérieurs de Dachau. Il est libéré par l’armée américaine le 29 mai 1945.
René Lafaysse est décédé à Pessac (Gironde) en 1985.