Paul, Ernest Courtieu naît le 20 mai 1921 à Cardet, une commune rurale de la vallée moyenne du Gardon, où son père, Jules, est ouvrier agricole et sa mère, Julie Fort, participe aux travaux saisonniers dans le vignoble.
En 1937, Paul est reçu au brevet élémentaire à Nîmes. Cette année-là, il adhère aux Jeunesses communistes. L’année suivante, tout en assurant un poste de surveillant d’internat à Bagnols-sur-Cèze, il prépare le concours d’entrée à l’École normale où il échoue. Pendant les vacances scolaires, il travaille comme manœuvre maçon ou ouvrier agricole. De janvier à mars 1941, il est employé à l’usine de réglisse Carenou à Moussac, puis il vient habiter à Alès, place du Marché, pour se rapprocher de son nouvel emploi à l’usine Alais, Froges et Camargue de Salindres. Il est alors nommé responsable des Jeunesses communistes pour le nord du département et participe activement à la diffusion du journal communiste interdit l’Avant-garde. En novembre 1941, le tirage clandestin dans un appartement d’Alès et la distribution de tracts intitulés Pétain la guillotine conduisent à l’incarcération de sa camarade Josette Roucaute. Pour échapper à l’arrestation, Paul Courtieu entre dans la clandestinité sous le pseudonyme de Georges Rambert et gagne les Bouches-du-Rhône où il devient responsable des JC.
Entre mai et juin 1942, il organise le recrutement parmi la jeunesse de Marseille et les étudiants. Il organise et participe aux manifestions patriotiques des 14 juillet, 20 septembre et 11 novembre 1942. En juin 1942, il devient chef d’un détachement FTP et prend part à l’attentat contre les locaux du journal Gringoire le 27 août 1942, à des attentats contre des officines allemandes dans le courant du mois de septembre et au sabotage de la voie ferrée de Miramas à Avignon le 15 octobre 1942.
Le 7 décembre 1942, il est arrêté par la 9e Brigade mobile, quartier Sainte-Marthe au pont de chemin de fer, sur le lieu de rendez-vous fixé à un résistant qui, arrêté le matin même, avait gardé sur lui cette adresse. Dans son logement 51 rue Pierre Dupré sont trouvés : tracts, matériel d’imprimerie, deux engins à retardement d’origine étrangère, 20 amorces et 14 mètres de cordon Bickford. Interrogé avec brutalité pendant cinq jours au siège de la police mobile situé 20 boulevard d’Athènes, il est incarcéré à la prison Chave de Marseille jusqu’en juin 1943.
Transféré à Aix-en-Provence, il est déféré devant la cour d’appel avec Maurice Tribes et seize autres militants marseillais et aixois. Paul Courtieu est condamné le 21 juillet 1943 à sept ans de travaux forcés et à cinq ans d’interdiction de séjour pour reconstitution de ligue dissoute. En deuxième comparution le 31 septembre 1941, il est condamné à huit ans de plus pour activité terroriste. Transféré le 10 novembre 1943 à la centrale d’Eysses (Lot-et-Garonne) sous l’écrou 482, il devient un membre actif du bataillon FFI constitué dans la prison, participe à la rédaction des journaux et à l’organisation des tentatives d’évasions collectives par l’instruction militaire des jeunes emprisonnés. Il prend part aux événements du 19 février 1944 comme chef de section et assure la liaison entre le préau 1 (Heyriès) et l’état-major du bataillon (Fernand Bernard).
Remis aux autorités allemandes le 30 mai 1944, il arrive au camp de regroupement de Compiègne-Royallieu le 2 juin et est déporté le 18 juin. Arrivé à Dachau le 21 juin 1944, il reçoit le matricule 73 309 et subit la quarantaine au Block 17. Le 14 juillet 1944, il est affecté au Kommando de Landsberg en Bavière où il travaille à la réfection des pistes de l’aéroport. De retour à Dachau en octobre, il est affecté à l’entretien (Stubedienst) de la chambrée 2 du Block 19. Malade, il est envoyé au Revier : « très gravement malade (œdème de la face, tuberculose), [...] sauvé par un chirurgien qui lui fait un pneumothorax. »
Libéré par l’armée américaine le 29 avril 1945, Paul Courtieu est rapatrié le 14 mai par la Croix-Rouge belge, puis pris en charge par les autorités françaises jusqu’à l’hôtel Lutetia à Paris. Du 1er août à la fin décembre 1945, il est hospitalisé au sanatorium de Praz-Coutant sur le plateau d’Assy en Haute-Savoie.
Il reprend ensuite ses activités militantes à Marseille et devient permanent du Parti communiste français. Élu en 1947 au comité fédéral du PCF des Bouches-du-Rhône, il en devient secrétaire à la fin de l'année 1950, puis prend la direction en 1951 de l’École centrale du Parti. Il est élu membre du Comité central du PCF en 1956 et le reste jusqu’en 1976. Sa vie durant, il garde une santé fragile. Toujours attaché à la mémoire de la Résistance et de la Déportation, il est membre du bureau de l’amicale de Dachau dans les années 1950 et participe, en 1995, à la rédaction de la brochure intitulée 1938-1945 Les communistes face à la tourmente dans les Bouches-du-Rhône. Il est également un membre actif de l’amicale des anciens d’Eysses.
Il meurt le 5 octobre 2013 à Argenteuil (Val-d’Oise).