Robert Bruhl naît le 14 Août 1921 à Majunga (Madagascar). Son père, sous-officier de la Coloniale, a pris sa retraite à Sermamagny (Territoire de Belfort) où il exerce le métier de négociant fromager.
Robert obtient le brevet de pilote de l’aviation populaire à l’âge de 17 ans. Il s’engage dans l’armée de l’Air et obtient son brevet militaire de pilote d’avion le 22 mai 1940 à Istres. En juillet 1940, en Algérie, il tente sans succès avec des camarades de voler un avion pour rejoindre Londres. Ils se font surprendre et, heureusement, seulement démobilisés ! Bruhl rentre à Lyon où il a de la famille.
Il franchit clandestinement, en décembre 1940, la ligne de démarcation pour rejoindre ses parents à Sermamagny (Territoire de Belfort). Il se fait arrêter à Villers-Farley (Jura) et emprisonner à la Centrale de Clairvaux (Aube). Il est libéré 70 jours après et renvoyé à Lyon. Il refranchit la ligne de démarcation, sans encombre cette fois-ci, pour rejoindre ses parents. En février 1941, il est embauché dans l’usine Alsthom de Belfort comme agent technique. Il pense avoir trouvé une filière, passant par la Suisse, pour rejoindre Londres où il espère pouvoir combattre dans les forces aériennes. Cette filière s’avère douteuse. Il est compromis et il doit quitter rapidement la région en juin 1942.
De retour à Lyon, il entre, le 1er juillet 1942, sous la fausse identité de Georges Poirel, dans le réseau anglais Antoine du SOE-Buckmaster dirigé par Philippe de Vomécourt. Comme on ne lui donne rien de spécial à faire, il décide de tenter, seul, le passage en Angleterre par l'Espagne. Dans cette perspective, il part à Toulouse, travailler comme technicien dans les usines de construction aéronautique Breguet. Ses différentes tentatives échouent. Mi-décembre 1942, il rentre à Lyon mais ne retrouve pas De Vomécourt qui a été arrêté le 14 novembre 1942.
Bruhl, plein de fougue et de détermination, veut agir activement contre l’occupant. Il apprend que les Francs-tireurs et partisans (FTP), plutôt d’obédience communiste, ouvrent leur porte à toute personne qui veut agir immédiatement, quelle que soit son appartenance idéologique. Ce fut un dilemme. Finalement, il rejoint ce mouvement le 20 décembre, avec le pseudo André, en précisant bien qu’il n’est pas communiste mais gaulliste. À la fin de la guerre, les jeunesses communistes de Lyon lui ont délivré une attestation précisant qu’il a agi au sein de leurs groupes bien que non communiste. Avec son groupe FTP, il participe à diverses actions. Il récupère et cache, dans Lyon, un stock de 800 kg d’armes de guerre (subtilisés à l’armée française au moment de l’armistice). Les activités du groupe sont dénoncées. Bruhl est arrêté avec son groupe le 11 février 1943. Il est incarcéré à la prison Saint Joseph puis à Saint Paul de Lyon. Le 10 avril 1943, il est condamné à 10 ans de travaux forcés par le tribunal d’État pour détention d’armes prohibées, vol qualifié, destruction de voies ferrées, incendie volontaire. Il est incarcéré à la Centrale d’Eysses le 30 mars 1943 (écrou n°173).
Il s’évade le 3 janvier 1944 avec 51 camarades et deux gardiens. Après avoir été hébergé par de courageuses familles de Cancon et alentours, il est dirigé sur l’Angleterre, avec 14 de ses compagnons, en traversant les Pyrénées le 15 février 1944 puis l’Espagne.
Il arrive à Londres le 9 mars 1944. Après une très rude formation en Angleterre dans les écoles du SOE, la quasi-totalité des 15 évadés est parachutée en différents endroits de France pour soutenir la Résistance dans le cadre du débarquement de Normandie.
Au sein du réseau du SOE Permit, Robert Bruhl participe à la formation et à l’armement des maquis d’Eure-et-Loir. Il prend part à la libération de Chartres. Il a les pseudos suivants : Bandit, Barnabé, Lieutenant Georges. Il possède les fausses identités suivantes : Baumand Robert Gaston, Lefort Pierre.
Décoré de la médaille de la Résistance française le 15 octobre 1945, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur le 14 juin 1951. Robert Bruhl décède le 20 juillet 2001 à Riom (Puy-de-Dôme).