Eugène Joseph BLANDIN
Archives Christian Foras
  • Informations
    • Nom : BLANDIN
    • Prénom(s) : Eugène Joseph
  • Etat civil
    • Date de naissance : 26/03/1907
    • Ville de naissance : Viry
    • Département de naissance : Haute-Savoie
    • Pays de naissance : France
    • Profession avant guerre :
      - boulanger
    • Date de décès : 08/09/2010
    • Lieu de décès : Lons-le-Saunier (Jura)
  • Résistance
    • Organisation(s) de résistance :
      - Combat
      - MUR
    • Date d'engagement : 1/3/1943
    • Département(s) de résistance : Jura
  • Arrestation et condamnation
    • Date d'arrestation : 6/6/1943
    • Lieu d'arrestation : Beaufort
    • Département d'arrestation : Jura
    • Juridiction de condamnation : Tribunal criminel spécial - Lyon
    • Date de condamnation : 19/10/1943
    • Motif(s) de condamnation :
      - Détention d'armes
    • Peine infligée : Prison
    • Durée de la peine : 15 mois
    • Parcours carcéral :
      - Lons-le-Saunier
      - Lyon
      - Eysses
      - Compiègne
  • Eysses
    • Date d'arrivée à Eysses : 28/10/1943
    • Numéro d'écrou à Eysses : 2628
    • Motif de la levée d'écrou : Remis aux autorités allemandes
    • Date de la levée d'écrou : 30/05/1944
    • Durée de détention : 0 an(s), 7 mois, 2 jour(s)
  • Déportation
    • Déporté
    • Lieu de départ : Compiègne
    • Date de départ : 18/06/1944
    • Parcours concentrationnaire :
      - Dachau
      - Landsberg (Kdo Dachau)
      - Allach (Kdo Dachau)
    • Matricule : 73107
    • Situation en 1945 : Libéré
    • Date : 30/04/1945
    • Lieu : Allach
    • Date de rapatriement : 30/05/1945
    • Centre de rapatriement : Mulhouse
  • Reconnaissance
    • Statut : Déporté résistant

Eugène Joseph BLANDIN

Par : Fabrice Bourrée

Né le 26 mars 1907 à Viry (Haute-Savoie), Eugène Blandin est le fils de François Blandin et d’Eugénie Vincent. Appelé sous les drapeaux en 1928, il effectue son service militaire au sein du corps des pontonniers du génie à Hussein-Dey, près d’Alger, où il reste douze mois avant d’être muté à Besançon pour six mois supplémentaires.

En août 1939, lors de la déclaration de guerre, il est de nouveau mobilisé à l’âge de 32 ans. Affecté comme boulanger de l’armée à Dole (Jura), il y demeure de septembre 1939 à mai 1940. Face à l’avancée allemande, son unité se replie sur Bourg-en-Bresse, où il est fait prisonnier de guerre à la fin du mois de mai 1940. D’abord dirigé vers Lyon, il tente à deux reprises de s’évader, puis est transféré à Dijon en juillet. Il parvient finalement à s’évader le 16 juillet 1940, traverse la ligne de démarcation vers Chalon-sur-Saône et regagne son domicile à Beaufort, en zone non occupée, où il reprend son métier de boulanger.

Dès son retour à Beaufort, Eugène Blandin manifeste son refus de collaborer : il refuse de servir les officiers allemands et va jusqu’à débrancher les lignes téléphoniques pour les empêcher de communiquer. En novembre 1942, il rejoint la Résistance après une rencontre décisive avec le chef du secteur, un marchand de vélos de Bonaiseau. En février 1943, il rejoint le mouvement Combat sous les ordres de Marius Rodot en qualité d’agent de liaison et de renseignement. Il prend part à la réception d’un parachutage en avril 1943.

Son nom ayant été donné par un de ses camarades arrêté au cours d’un transport d’armes, il est lui-même appréhendé le 1er juin 1943, jour de la fête de Beaufort, par la police d’Annecy. Eugène Blandin est d’abord incarcéré à Lons-le-Saunier, où il tente une nouvelle fois de s’évader, puis transféré à la prison Saint-Paul de Lyon. Le 19 octobre 1943, le tribunal criminel spécial de Lyon le condamne à 15 mois de prison pour détention d’arme.

Le 28 octobre 1943, il est transféré à la centrale d’Eysses à Villeneuve-sur-Lot (écrou numéro 2628). Le 19 février 1944, il est témoin de l’insurrection d’Eysses, lorsque les résistants emprisonnés, profitant d’une visite officielle, sortent leurs armes dissimulées sous les planchers. Les affrontements durent treize heures ; une balle frôle la tête d’Eugène. Pour éviter un massacre, les insurgés se rendent. Douze d’entre eux sont fusillés après le jugement d’une cour martiale réunie au sein de la centrale.

Le 18 juin 1944, Eugène Blandin est déporté en Allemagne. Entassés à 120 par wagon, les prisonniers subissent quatre jours et quatre nuits de voyage jusqu’à Compiègne, sans eau ni nourriture. Il tente de s’évader une nouvelle fois pendant le trajet, en vain. Arrivé au camp de concentration de Dachau le 21 juin 1944, il est transféré au kommando de Landsberg le 14 avril 1945 puis à Allach le 27 avril 1945. Les conditions de détention sont effroyables : paillasse misérable inchangée pendant un an ; travail exténuant, par tous les temps ; appels interminables dans le froid ; menaces de mort quotidiennes : son nom figure plusieurs fois sur la liste des pendus. Les SS leur répètent cyniquement : « Ici, on rentre par la porte, on sort par la cheminée. » Les rations étant dérisoires, Eugène ne survit qu’à la solidarité de ses camarades, qui, pendant un mois, partagent avec lui leur maigre soupe. Très affaibli, il reçoit l’extrême-onction peu avant la libération du camp par les Américains le 29 avril 1945. Il est ensuite transféré dans un centre de convalescence américain sur l’île de Reicheneau, où il reprend lentement des forces avant de pouvoir regagner Beaufort.

Eugène Blandin décède le 8 septembre 2010 à Lons-le-Saunier.

Sources

  • Service historique de la Défense - Vincennes : GR 16 P 63907
  • Service historique de la Défense - DAVCC Caen : AC 21P 710 745
  • Archives départementales du Lot-et-Garonne : 940 W 114
  • Archives privées : Johann Blandin

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