Né le 17 février 1911 à Sommières (Gard), Maurice Barbut est le cinquième fils de Louis Barbut, comptable, et de Léa Charlotte Pascal, sans profession, tous deux originaires de Sommières. Il y grandit avant de poursuivre ses études à l’École nationale d’horlogerie de Lyon. En août 1928, il sauve de la noyade l’un de ses camarades qui se baignait avec lui dans le Vidourle. Il se marie dans sa ville natale le 15 mars 1934 avec Suzanne Albertine Barandon, couturière. Il y exerce la profession d’horloger et réside rue du Pont au moment du recensement de 1936. .
Il s’engage dans la Résistance dès juillet 1941 au sein du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France, sous le pseudonyme « La Caille ». Il diffuse des journaux et des tracts clandestins. Au moment de son arrestation, il habite au 1, rue Compane avec sa femme enceinte – leur fils André naîtra en 1942 – et leurs deux aînés : Jacqueline, née en 1934, et Guy, né en 1938.
Maurice Barbut est arrêté le 11 septembre 1941 à Sommières par la police de Nîmes, pour activité communiste, sur son lieu de travail à l’entreprise Lucien Perris, où il est ajusteur mécanicien. Son interpellation fait suite à une enquête consécutive à la découverte de tracts communistes à Sommières. D’autres militants sont appréhendés dans la même affaire : Louis Dumazert, Fortuné Louvion, Georges Paul à Sommières, ainsi que Pauline Allier et Lucile Oulié, née Malignon, à Nîmes. Il est écroué avec ses camarades à la maison d’arrêt de Nîmes (écrou n° 400), puis transféré au fort Saint-Nicolas à Marseille, le 1er octobre (écrou n° 2 854).
Le 5 novembre, il est condamné par le Tribunal militaire permanent de la 15e division militaire de Marseille à 15 ans de travaux forcés, à la dégradation civique et à 20 ans d’interdiction de séjour. Sa peine est commuée à cinq ans de prison par décret en date du 12 décembre 1942. Il est ensuite transféré à la prison Saint-Pierre de Marseille, puis à la prison Saint-Roch à Toulon en novembre. Incarcéré à la centrale d’Eysses (écrou n° 2597) à partir du 16 octobre 1943, il prend part aux événements de décembre 1943 en libérant des camarades enfermés dans les dortoirs. Le 19 février 1944, aux côtés du commandant Bernard, il capture des surveillants dans la chapelle, puis assure, avec Roger Brun (fusillé le 23 février 1944), la défense du couloir menant à la cour d’honneur.
Le 30 mai, 1 121 détenus sont livrés aux nazis par les autorités françaises. Parti de la gare de Penne-d’Agenais, Maurice Barbut est transféré au camp de Compiègne, où il arrive le 2 juin. Il est déporté le 18 juin 1944. Il parvient au camp de Dachau le 20 juin, avant d’être affecté successivement aux Kommandos de Landsberg (le 14 juillet), Kaufering (le 19 avril 1945), puis Allach (le 23 avril). Il est libéré le 30 avril 1945 et rapatrié le 1er juin.
En 1953, il exerce toujours comme horloger à Lunel, où il réside. Il décède à Nîmes le 1er mars 1976, à l’âge de 65 ans, et est inhumé au cimetière de Sommières.